L'idée est simple, finalement : quite à me lancer, autant garder traces de mes efforts, de mes petites joies et mes grandes émotions de coureuse néophyte ... vous faire part de mes espoirs et de mes doutes aussi ... !

Alors, n'hésitez pas à y faire vos commentaires ! Vos messages sont mes meilleurs soutiens !





mardi 7 juillet 2015

TRAIL DE L'ULTRAMARIN DE VANNES, DU SOLEIL AUX ÉTOILES …!



L'an dernier, Vannes m'avait pourtant donné rendez-vous, mais... Le sort en avait décidé autrement, une bonne gamelle avait anéanti mes projets !! La cheville encore douloureuse, j'avais donc assisté au départ copieusement arrosé des coureurs du Golfe du Morbihan, déçue de ne pas prendre part à la fête (mais ravie d'avoir un parapluie !!!).

Mais cette année... J'y étais !! Et je me sentais prête pour une grande balade de 56 km (57,3 km selon la police et 58 km à ma montre...!!).

            Arrivées le vendredi avec ma fille (ma super super Assistance Technique !!!), l'objectif du jour était de retrouver les copains qui prenaient le départ du 177 km.
Sur l'esplanade du port et sous un soleil éclatant (qui jouera des tours à beaucoup d'entre eux), nous retrouvons donc Bruno, puis Jérémie qui, même sans se connaître, parlent bien la même langue : celle de ceux qui s'apprêtent à aller au bout d'eux-même, dans un effort de plus de 24 heures, celle des passionnés un peu fous qui jouent à la fois leurs propres partitions tout en improvisant si nécessaire...
Le départ est donné et nous applaudissons leur passage avec effusion !!!

Maintenant, je peux me concentrer sur ma propre course, dont le départ est donné le lendemain à 16 heures. J'ai donc largement le temps de me poser, de faire mon sac tranquillement et de voir avec Cécile les endroits où il sera possible de nous retrouver...!! J'ai le temps aussi de voir ce que j'ai oublié... Épingles à nourrice, bande Elasto et piles de rechange... Mais j'ai mes chaussures !! C'est déjà ça !!!
Mon dossard m'est remis par une bénévole adorable dont l'âge doit frôler les 80 printemps et dont je vois le trouble lorsque je lui demande si la puce est à l'intérieur de l'enveloppe...!! (Comment ça une puce ???!!??) Elle tient absolument à m'attacher au poignet le bracelet rouge fluo, mon précieux sésame pour demain !! Me voilà donc "baguée" et elle, satisfaite ! Les autres bénévoles du Village-Sport sont tous quasiment de la même génération et j'apprécie cette mixité très rare sur ce genre d'événement !!
Je me fais donc remettre une boîte de gâteaux bretons (évidemment) aux couleurs de l'Ultramarin par une gamine d'au moins 75 ans qui prend son rôle très au sérieux !!




Diner sur le port (j’ai une adresse en or !!) et je prends des nouvelles de mes potes partis quelques heures plus tôt. Ils ont chaud, très chaud mais le moral est bien là !!  Bruno fait sa course en groupe et Jérémie en solo. Pas de nouvelles en revanche de Yannick, Eric et Félicien que je n'ai pas vu au départ mais le suivi de course via le site fonctionne bien et... eux aussi !!

Nuit.

Un soleil radieux nous accueille le jour J. Curieusement, je ne me sens pas du tout (mais vraiment pas du tout !!) stressée... Pire, j'ai le sentiment d'être vaguement concernée et que je pourrais (presque) oublier que je vais courir quelques heures après...
Nous avons décidé de faire une ptite reco, histoire de repérer les sites de ravitaillement ou de pointage. Mais finalement, nous irons à la rencontre de Jérémie qui, souffrant d'une blessure au pied, a décidé sagement d'arrêter là ses efforts. Il aura tout de même parcouru plus de 140 km avant de jeter l'éponge !! Bruno est mal en point lui aussi et abandonnera tout aussi sagement, à peu près au même endroit.
Retour au port et retour à l'hôtel pour, cette fois-ci, me préparer pour de bon...
Toujours très calme, je m'équipe tranquillement. Mais ça y est, je sens que je rentre dans ma bulle... Enfin !! Je commence à ressentir ces frémissements que je connais bien maintenant, le ventre qui serre un peu, le cœur qui s'accélère, la respiration que je force à se calmer à grands coups de profonds soupirs... 
Bien entendu, il me manque un truc !! Mes épingles à nourrice !!! Je les remplace par des agrafes (merci au réceptionniste de l'hôtel)...
Mon sac est prêt, ma tête est prête, quant à mes jambes, elles n'attendent que ça !! Les longues semaines de préparation se font oublier au profit d'une énorme et irrépressible envie de COURIR!!! Ça tombe bien...!! Nous filons à Sarzeau où est donné le départ et nous retrouvons Pascale et Eric pour de brèves mais joyeuses retrouvailles !! Photos, embrassades et... Paf c'est parti !! Un dernier regard pour ma fille et hop là...






Le groupe est dense et compact mais comme chaque fois, passés quelques kilomètres, c'est déjà beaucoup plus supportable !!
Je ne pense qu'aux consignes de Pat Masson, qui me concocte des plans d'entraînements sur mesure et adaptés tant à ma... fantaisie qu'à mes objectifs! En l'occurrence, partir DOU-CE-MENT. Et d'ailleurs, tout courir dou-ce-ment !!
Mais compte tenu des 32 degrés fièrement affichés, je ne vois pas comment je pourrais faire... plus vite !!!
Très vite, je double des concurrents du 177 partis la veille... Tous marchent, avec plus ou moins d'aisance. Il leur reste la même distance que moi à parcourir mais pas dans le même état !!
Je les encouragerai tous, avec bravo et applaudissements siouplè !! 
Je peine à trouver un rythme régulier !! Entre les engorgements à certains passages et les terrains variés, ma foulée est changeante et mon cœur... beaucoup trop haut !!! Je tente par tous les moyens de le faire descendre mais rien à faire !! Il reste accroché à un 160 voire 170 pulsations/minute qui m'exaspère !! Je sais que la température y est pour beaucoup mais ça ne change rien à la situation !! Et Pat a été très clair: " si ton cœur bat trop vite, tu te flingues ta course...!!" Arfff !!

Campagne, route, campagne, route ... Mais elle est où la mer ???

Enfin, la voilà ... Nous serpentons le long du sentier côtier !! C'est magnifique, odorant et très agréable à courir !! Beaucoup de coureurs marchent déjà, accablés par la chaleur… Moi, je trottine gentiment…



J'arrive au premier pointage après 17 km de course ! Puis au premier ravito, quelques kilomètres plus loin ! Noyalo ! Cécile m'attend avec un grand sourire !! C'est bon de la voir. Sa présence me réjouit et me stimule aussi ! Elle m'apporte de la Sporténine (en prévision contre les crampes) et de la vaseline (contre le feu sous les pieds… !! M'enfin!!!)
Je me sens en pleine forme ! J'échange quelques mots avec les bénévoles, papote avec quelques coureurs et attrape saucisson et fromage avant de repartir au petit trot !! Surtout ne pas s'installer mais vite repartir pour ne pas casser le rythme !!




Route, campagne, route, route...!
Et oui !! Beaucoup de bitume sur ce tronçon !! J'ai les pieds en feu et il faut vraiment faire attention pour ne pas se faire bousculer par les voitures !! À peine rassurée, ça a le mérite de me reconcentrer très vite !! Je rumine à ce moment-là des pensées pas très positives à l'égard des organisateurs... Comment peuvent-ils nous faire longer des routes très fréquentées sans qu'on ne voit aucun signaleur ou bénévole? Nous faire traverser des routes seuls, sans couper la circulation...? Ou encore nous faire courir dans la nuit complète sur le bord d'une nationale? À deux reprises, j'ai sauté sur le bas côté afin de ne pas me faire faucher...!! (Et je tiens à préciser que je ne suis vraiment pas du genre trouillarde !!!)
            En revanche, je bénis et surtout je remercie chaleureusement toutes les personnes qui, nous voyant dégouliner sous le soleil, avaient pris la peine d'installer devant leurs maisons des ravitos "sauvages" en eau !! Parfois des bassines pour tremper buff ou casquettes, et souvent, un simple mais salutaire tuyau d'arrosage !!
Les coureurs se font plus rares… je cours souvent seule mais c’est agréable, je continue à doubler des coureurs du 177, certains crispés et harassés, d’autres plus fringants… Parfois, je rejoins un coureur, je papote un peu et je continue ma route, ou me laisse distancer… c’est selon le moment !!
Le poids de la chaleur se fait plus léger et mes pensées s’évadent. J’ai le souvenir d’un passage absolument sublime le long d’un étang, ambiance feutrée, eau stagnante, bruis étouffés… un vrai décors de conte…



Km 36 : ravitaillement de Séné.
Je commence à sentir les effets des kilomètres parcourus sous la chaleur !! Malgré la Sporténine, je sens soudain pointer une vacherie de crampe qui agrippe mon mollet droit avec l'évidente intention de ne pas le lâcher !! Une autre arrive simultanément au mollet gauche et le mord à son tour...! Je me précipite, la bouche pleine de biscuits salés, vers les kinés auxquels j'emprunte un tube de gel d'arnica dont je me beurre les gambettes !! Mais les mouvements appuyés ne font que renforcer mes crampes !! Vite vite, je masse comme je peux mes mollets (qui sont passés en mode bout de bois...!) et je décide de repartir au plus vite !! Le premier kilomètre est insoutenable et me fait sacrément grimacer... J'insiste pendant que de nouvelles crampes prennent le relai sous mes pieds et forcent mes orteils à prendre une posture franchement aussi inconfortable que douloureuse !!
Et pour couronner le tout, voilà que je commence à avoir très froid, ce qui se caractérise chez moi par des tremblements intempestifs et une furieuse envie de me mettre en boule !!
Grand moment de solitude !! Mais finalement ça passe…!


La chaleur commence à tomber, le soleil descend doucement sur l'horizon, mon cœur bat tranquillement à présent, reste donc à gérer au mieux la dernière partie de course !! Le parcours nous emmène dans des sous-bois et clairières magnifiques, et le long de la côte...
Les ravitos sauvages sont toujours là mais ce sont les enfants qui nous encouragent pendant que les parents prennent l'apéritif et lèvent leurs verres à mon passage !!
J'ai d'un seul coup une énooooorme envie d'une bière bien fraîche mais... c'est encore un peu tôt !! Va falloir encore parcourir une jolie distance pour y avoir droit !! Mais j'y crois ! Je me sens toujours plutôt bien ! Pas de douleurs particulières depuis que les crampes ont levé le camp, mes plantes de pieds se sont aussi calmées, bref, je sens à ce moment que c'est bien parti pour aller jusqu'au bout !  Non pas que j'en aie douté avant, puisque je n'y avais pas pensé du tout, mais tout simplement, cette certitude germe en moi délicieusement et surtout me stimule dans ma reprise au petit trot !!



La nuit est tombée et il faut à présent être très vigilant !! Entre les racines, les cailloux, les bosses et les trous, les passages sur le sable ou sur le bitume, tout est différent sous le faisceau de la frontale ! Et la concentration nécessaire rend le périple à la fois ludique et technique !! Et ça, j’aime aussi !!!
J'alterne, depuis longtemps déjà, course et marche mais, la foulée est tonique et mon pas assuré et rapide ! Je me sens efficace (dans la limite de mes possibilités...) et la perspective de mon arrivée tout sourire me réjouit déjà !!
Je commence à réaliser que mon objectif secret de finir en 7 à 8 heures de course est dépassé MAIS d'une malheureuse demi-heure qui, compte tenu des circonstances climatiques, semble plutôt logique !! Bref, à quelques kilomètres de l'arrivée et toujours dans le noir le plus complet, je souris aux étoiles !! Et à une en particulier, qui vient de s'allumer alors que ma grand-mère s'est éteinte quelques jours avant ! Je pense à elle et l'émotion m'envahit... Elle veille sur moi à côté de Brinouille...


Au loin, le port est illuminé. J'avance vers le bruit et la lumière avec une certaine émotion...!! 
Cécile est là bien sur et Jérémie aussi malgré sa blessure et la fatigue accumulée. Je cours vers eux, vers cette ligne d'arrivée si proche et la joie m'illumine !!






Je l'ai fait... 56, 57 ou 58 km, peu importe !! Je suis arrivée au bout, sans blessure ni bobo, courant presque chaque fois seule mais si bien accompagnée !! Sur la ligne, je ne peux contenir mon émotion ! Larmes d'amour, de joie, de fierté... (et puis de fatigue aussi un peu .. Faut po pousser quand même !!)

Et voilà !! Des semaines de préparation pour
quelques heures de bonheur...
quelques minutes de très grande joie intérieure…
quelques secondes d’intense satisfaction…
et un souvenir gravé à vie !!

Et comme chaque fois, une envie folle d’y retourner…


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mercredi 25 mars 2015

Mí Marató de Barcelona !!

            


Celui-là, ça faisait longtemps quil me faisait de lœil, mais mon envie était gentiment restée au chaud, attendant que son heure vienne, prise par le charme envoutant du trail depuis plus deux ans déjà ...
Il faut dire aussi qu’après mon aventure au Trail de Bourbon, grandiose, puissante et bouleversante, je ne ressentais nullement le besoin ni l’envie de me fixer un nouveau défi.  J’avais plutôt besoin de prendre le temps de laisser revenir doucement des sensations plus ordinaires …
Juste le plaisir de courir, au gré de mes envies, sans aucune contrainte ni aucun objectif particulier.
Et puis, doucement, comme si elle s’éveillait d’un long sommeil, l’envie est revenue. D’abord comme un frémissement, puis plus assurée. Alors, j’ai commencé à réfléchir...
J’ai d’abord cherché du côté des trails, mais... non. Sauf ceux du bord de mer…
Et en cherchant mieux, un nom a résonné bien fort dans mon esprit : Barcelone, bien sûr !!! J’aime cette ville, son architecture, ses ports, ses artistes, son énergie... À la fois cosmopolite et si intime. Bref, ce serait Barcelone ou... Barcelone !!! Et donc un Marathon !!!

Septembre et octobre m’ont servi de période de débourrage !! J’ai rangé mes trails au chaud et j’ai retrouvé les sentiers plats et les jolies allées angevines.
En novembre, j’ai décidé de faire appel à nouveau à Pat Masson, coach sportif nantais qui sévit sur la toile. J’apprécie sa rigueur et l’attention qu’il porte au suivi de ses coureurs. Il m’a concocté un plan aux petits oignons, avec une montée en charge progressive jusqu’à janvier où là, les choses sérieuses ont commencé...
Pas facile de s’entraîner par tous les temps,  mais, plus les semaines passaient et plus ma motivation grandissait. Et puis, le compte à rebours a enfin lancé son tic-tac lancinant et... Nous y voilà !!!

Arrivée deux jours avant, histoire de joindre l’agréable à l’agréable, l’immersion était parfaite ! J’avais décidé de retirer mon dossard dès le vendredi afin d’éviter la cohue et j’ai bien fait !!

Ambiance légère, sourires sur toutes les lèvres, accueil hyper chaleureux à chaque stand... Rien de mieux pour éviter le stress. Tout en se mettant tout de même sacrément dans le bain !!
Parfait !! Tout se déroulait de manière fluide, presque vaporeuse.
Samedi, j’avais rendez-vous avec Véronique D., une cafeuse à découvrir en vrai... depuis le temps !! Rendez-vous au stand Addidas où j’espérais aussi croiser Lapinou !!
Comme chaque fois, la magie a opéré… Papotages et rigolades au programme avec en prime, le plaisir de se découvrir. Véronique ne courrait pas cette année, mais accompagnait des amies coureuses.
On se quitte sous une pluie battante et glaciale qui nous a accompagnés toute la journée à grands coups de rafales réfrigérantes. Je n’avais rien prévu contre la pluie sachant que de toute façon, après plus de 4h30 de course, je serais trempée…
Ben oui, la pluie, ça me connaît ! Je n’avais, en revanche, pas envisagé ce froid. Mais là, j’avais de quoi faire…! Surtout après mon passage à l’Expo-Sport de la veille…

Dimanche : le jour J.

Il fait un temps absolument parfait !!  Grand ciel bleu tout propre et un joyeux soleil déjà tout radieux !! Je rejoins le site par le métro, ce qui me rappelle des souvenirs parisiens. Et oui, ma seule, mais magnifique expérience de marathon, c’est celui de Paris en 2012. Même temps et même mode de transport à la fraiche. Et même foule bigarrée. Curieux mélange de fêtards sur le retour et de sportifs bariolés…!!
Je rejoins un peu nerveuse le sas de départ. Il y a un monde fou, il faut se glisser pour atteindre l’entrée du bâtiment pour déposer ses ptites affaires puis se laisser emporter par ce même flot pour aller vers le sas des + de quatre heures pour ce qui me concerne. J’ai la sensation de flotter. Je suis étonnamment calme, juste agacée par un œil qui me titille, que je frotte et que je refrotte jusqu’à me retrouver avec ma lentille dans la main… Gloups !! À trois minutes du départ de mon groupe, faut assurer… Et j’y arrive !! Et hop-là !! Du coup, je n’ai rien entendu des animations hurlantes, rien vu des lancés de confettis spectaculaires, rien ressenti non plus, si ce n’est de faire trèèèès vite !

Pan !! C’est parti. Quinze bonnes minutes après les premiers, mais qu’importe !! C’est mon top-départ !!
Mes jambes se mettent en marche… Et ma tête aussi !! Surtout ne pas partir trop vite, prendre le temps de l’échauffement dont j’ai pris l’habitude du rituel pendant mes entrainements. Dix minutes tranquilou et on augmente doucement le rythme… Résultat, je passe le km 10 avec quelques minutes d’avance sur ce que je me suis fixé. Mais je gère.
Le faux plat entre le 5e et le 8e me ralentit un peu, mais je reprends mon rythme dès que le plat reprend sa place. Quant aux pentes douces, elles sont un vrai ptit bonheur pour tout relâcher, ce que je fais avec un grand sourire…
Premier passage sympa devant el Camp Nou. Puis, une grande ballade avant d’atteindre la Perdrera, maison de Gaudi. Le parcours est absolument fantastique !! Pas monotone pour deux sous. Une magnifique ballade au petit trot !!
Passé le km 15, je prends le temps de boire aux ravitos, mais sans m’arrêter ; je n’en ressens pas le besoin. La Sagrada Familia nous accueille à ses pieds, majestueuse et superbe !! J’ai calmé un peu ma foulée, mais je continue d’un bon train.
J’essaie de suivre les conseils de Pat : contrôler ma fréquence cardiaque (pas simple…), courir au rythme décidé (ça non plus, ce n’est pas simple…!), mais aussi boire et s’alimenter aux bons moments… J’ai tellement répété ces conseils dans ma tête qu’ils me viennent spontanément à l’esprit…!! J’ai la sensation un peu euphorisante de… contrôler un ptit peu les choses !!  Et ça, c’est à la fois nouveau et… magique !!!
Enfin un bon train par rapport à mes objectifs parce qu’en réalité, les premiers doivent déjà commencer à sentir l’écurie… (j’exagère un peu, c’est mon coté tortue admirative…!)


Partout une super ambiance !! Les Barcelonais se sont déplacés en masse et s’en donnent à cœur joie !! J’apprécie une nouvelle fois d’avoir mon prénom sur mon dossard !! C’est toujours un vrai bonheur d’être encouragée par son prénom !! Bien que je sache parfaitement que ce sont des inconnus, j’irais presque les embrasser pour leur soutien à MON égard…!!
Bref, je suis bien, je me sens bien, il fait super beau, les gens sont top, l’ambiance est géniale…

Mais je viens de passer le 18e km et là, les choses se gâtent un peu… Côté papattes, tout répond parfaitement. Côté souffle et cardio, tout est nickel.  Mais, j’ai par moment l’impression d’avoir comme des pincements dans le bas du ventre… Gloups !! Je serre les dents et tente de très vite oublier cette sensation désagréable !! Pour tout arranger, je suis dans la partie du parcours que je redoutais en le visualisant : un lonnnng aller-retour sur 5 km dont les 2.5 premiers en faux plat !!
Il commence à faire bien chaud, cette montée n’en finit pas, je n’en vois pas le bout, mais surtout… la vache !! J’ai mal au bide !!!!

Je passe le 20 ème plutôt satisfaite de mon chrono, mais toujours avec un sourire façon tôle ondulée … Je n’ai plus le choix. Il FAUT que m’arrête pour faire une pause technique !! Et je découvre ce que j’ai lu dans de nombreux comptes-rendus de course : le « charme » si particulier des sanisettes…!! Sagement rangées, et face à elles, une trop longue file de coureurs aussi impatients et crispés que moi. Et je ne parle pas de ma frustration de voir les minutes défiler en me narguant sournoisement… Je vous passerai les détails, mais par trois fois, j’ai du m’arrêter en grinçant des dents !! Ce qui m’a finalement pas mal ralentie… Et chaque fois, hop hop hop, je repartais vaillamment à la découverte de la ville…!!



J’ai ainsi continué au gré du parcours, toujours soutenue par la foule et au rythme des nombreuses formations musicales !! Des percu, des groupes de rock, un violon, un saxo, des danseuses… et toujours des enfants, des personnes âgées, toute une foule souriante et tellement enthousiaste !!

Il y a eu des moments moins drôles, notamment une longue ligne droite tout près du périph qui m’a semblé bien monotone et ennuyeuse, MAIS, j’étais à Barcelone, sous le soleil…!! Et rien que ça me redonnait le sourire immédiatement !!!
On s’est baladés dans les quartiers anciens, on est passés devant des bâtisses à couper le souffle, les Ramblas au printemps ont un charme fou, on a couru dans des avenues superbes…
Et le mur est arrivé sans prévenir… au 35e km… Paf !! Prends ça !!
Le trou noir !! Plus aucune envie de courir même si je continuais à le faire, centrée sur ma tuyauterie récalcitrante et mes plantes de pieds en feu. N’ayant plus du tout envie de profiter de ce qui m’entourait. Bref, un sale moment qui heureusement est passé plutôt vite grâce à l’apparition, au bon moment, de Jean-Pierre, mon mari, qui m’avait loupée à tous les points de rencontre possibles !! Et là, au 37e km, quasiment arrivée à l’arc de triomphe, le voilà qui crie mon prénom et m’arrache de ma vilaine bulle pour me faire poser en plein parcours !! Hop !! Photo, sourire, joie, bonheur, émotion… Et je repars une nouvelle fois, mais là, toute réjouie !!



Les derniers km se feront au mental, le regard accroché à la foule et au spectacle de l’arrivée pas si lointaine, les oreilles toutes tournées vers les musiciens et le cœur battant à l’idée de réussir !!!
On m’avait prévenue de l’interminable faux plat des deux derniers km… Je confirme ! Ils sont bien là…
Je franchis la ligne en hurlant de joie, les bras haut levés !!
Et puis, je fonds en larme, submergée par mes émotions !!




Je l’ai fait !!
Pour la seconde fois, j’ai réussi …en 4h45, soit ce que je m’étais fixé officiellement !! Officieusement, j’espérais être plus proche des 4h30, mais ça se sera pour une autre fois !!!
Mais mais … 15 mn de moins que sur le Marathon de Paris et ça, ça en jette un peu quand même !!!

J’étais en larmes et une coureuse m’a prise dans ses bras pour me féliciter !! Moment fugace et délicieux d’intense complicité !!!  Quand j’ai repris « conscience » j’ai réalisé que je tremblais comme une feuille… Mais je retrouvais ce nuage que j’aime tant ressentir… Celui de la victoire sur soi-même, de la joie profonde de s’être fixé un objectif et de l’avoir atteint ! D’autant que je ne l’avais revu depuis un long moment…
Alors tout en grelottant et avec une démarche qui déjà prenait l’allure chaloupée de celle des pingouins, j’ai rejoint les vestiaires et récupéré mes précieuses tongs que j’ai mis un très long moment à enfiler… Entre tremblements, crampes et syndrome de Reynaud, ce n’était pas gagné !!
J’ai retrouvé aussi mon mari, et puis nous sommes rentrés doucement…
Juste un ptit regret : pas de maillot de finisher

J’ai laissé derrière moi le joyeux chahut de la foule qui continuait à encourager les finishers, pour retourner au calme, et commencer à distiller toutes ces émotions qui m’ont accompagnée tout ce temps… Et aussi soigner mes ptits bobos… Des broutilles face à ce bonheur qui me submerge encore…

Je suis finisheuse du Marathon de Barcelone !!!











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